Le développement est qualifié de durable lorsque le volet économique sert à combler les besoins des personnes plutôt que le rendement sur le capital.

 Jocelyn Lessard

(directeur général de la Fédération québécoise des coopératives forestières, Le monde forestier, novembre 2009)


Celui qui aime à demander conseil grandira.

Proverbe chinois


L'effort de faire un travail est plus facile que le remords de ne pas l'avoir fait.


Vous trouvez que l'enseignement coûte cher ? Essayez donc l'ignorance !


Si on me donnait six heures pour abattre un arbre, je passerais les quatre premières à aiguiser ma hache.

Abraham Lincoln


La meilleur façon de se soustraire à un problème, c'est souvent de le résoudre.

Dan Millman


Si vous attendez que la chance vous sourie, c'est sans doute un chèque de l'assistance sociale qui vous parviendra d'abord.

Lord Beaverbrook

La petite histoire de la coopérative

Il n'est pas facile de raconter plus de 60 ans d'histoire en quelques lignes. Nous nous en sommes donc tenus aux principaux événements qui ont jalonné cette histoire.


La fondation et le développement du village et de la Coopérative de travail de Guyenne sont intimement liés. Situé à 50 km au nord-ouest d’Amos, en Abitibi, les deux ont pris naissance en 1947.

Suite à la grande dépression des années 1920, les promoteurs de la colonisation rêvent de défricher tout le sol cultivable de la province. Dès cette époque, la Fédération des sociétés de colonisation voyait dans le système coopératif la voie à suivre pour le développement des nouvelles colonies.

En 1946, après plusieurs études et démarches auprès des instances gouvernementales en place, la Fédération des sociétés de colonisation, conjointement avec la Fédération des chantiers coopératifs du nord-ouest mettent en place une formule de développement en coopération qui mènera à la fondation du Syndicat coopératif « Les Pionniers de Guyenne » un an plus tard, en 1947. Dès lors, 190 lots sont mis à la disposition de ce syndicat : le village de Guyenne est né.

De son premier nom, le Syndicat coopératif « Les Pionniers de Guyenne », sera connu plus tard sous l’appellation Syndicat de travail de Guyenne, l’Association coopérative de travail de Guyenne ensuite et finalement, sous son nom actuel, la Coopérative de travail de Guyenne.

Pour obtenir un des 190 lots, les colons devaient devenir membre du Syndicat coopératif et adhérer à ses principes, mis en place par les premiers défricheurs eux-mêmes. Ce qui distinguera principalement « Les Pionniers de Guyenne » des autres chantiers coopératifs est certainement l’engagement des membres à renoncer à l’entreprise privée. C’est ainsi que sont nés par la suite d’autres coopératives dans le village, comme le Syndicat de Guyenne (coopérative de consommateurs), une coopérative d’habitation, les Serres coopératives de Guyenne, etc.

Le Syndicat coopératif « Les Pionniers de Guyenne » était dès les débuts le maître d’œuvre de tous les travaux d’aménagement du territoire : défrichement, drainage, construction des bâtiments et des routes, etc. Il assurait par le fait même un emploi stable, permanent et bien rémunéré aux habitants du village.

En 1957, dix ans après l’établissement du village et du Syndicat coopératif, 71 membres occupent chacun un lot qu’ils défrichent et améliorent. Dans la même année, le Syndicat fait l’acquisition d’une concession forestière comprenant, outre un territoire de coupe, une scierie, des bâtiments et les équipements nécessaires à la transformation du bois.

Situées à Press, près de la voie ferrée traversant l’Abitibi d’est en ouest, à plus de 40 km à l’est de Senneterre, ces installations seront opérées par la Syndicat de 1957 à 1966, année où il mit fin à ces opérations. 

Les années 1960, bien qu’ayant contribuées à l’essor du Québec, ont été très difficiles pour les petites localités : l’industrialisation se développe, l’agriculture se modernise et le gouvernement délaisse les petites localités dont plusieurs ne s’en remettront pas. Guyenne et l’Association coopérative de travail n’échapperont pas à ces bouleversements.

Possédant une usine de sciage à Guyenne même depuis de nombreuses années, usine qu’elle désire moderniser, l’Association coopérative essuie un refus du gouvernement de lui assurer un approvisionnement stable et adéquat. Après une longue lutte, elle doit fermer définitivement son usine à l’automne 1972.

Elle obtient cependant un volume de coupe de 3 millions de PMP qui devra être transformé soit à Launay ou Taschereau. De plus, des travaux sylvicoles de près de 100 000 $ annuellement lui sont accordés pour cinq ans à être réalisés dans les forêts avoisinant le village de Guyenne.

Ces travaux ont permis à la Coopérative d’acquérir une expertise qui lui permettra de se démarquer et devenir un chef de file en travaux sylvicoles. Nous en étions alors aux premiers balbutiements en sylviculture au Québec. Outre le reboisement, la Coopérative sera la première en région à effectuer des travaux d’éclaircies commerciale et précommerciale, de dégagement de plantation et de préparation de terrain pour le reboisement. Elle acquerra ainsi plusieurs équipements comme des scarificateurs Brackë, des Waddell et des TTS en plus de se munir de camps forestiers mobiles. Évidemment, tous ces développements se sont échelonnés sur plusieurs années, de 1970 jusqu’aux années 1990.

Mais entretemps, la Coopérative et ses membres continuent à s’investir dans le développement de leur communauté. En 1980, la Coopérative octroie une avance de fonds très importante aux membres fondateurs des Serres coopératives de Guyenne.

Vers la fin des années 1980, la Coopérative et ses membres acquièrent de nouveaux équipements : tracteur versatile pour effectuer des travaux de débroussaillage mécanisé, abatteuse multifonctionnelle effectuant les opérations d’abattage, d’ébranchage et de débitage ainsi que des équipements de transport de bois, camions auto-chargeurs.

Au cours des années 1990, la Coopérative diversifie ses opérations en obtenant des contrats de coupe de bois dans le nord-est ontarien, mais principalement par un contrat de plusieurs années de la compagnie Domtar. La Coopérative doit effectuer la planification, l’exécution et le suivi technique de tous les travaux d’aménagement devant être réalisés dans les secteurs de Lebel-sur-Quévillon et Matagami.

Au début des années 2000, le contrat de gestion avec Domtar prend fin et, par suite de changements administratifs chez Domtar, il ne sera pas renouvelé.

En même temps, une « guerre commerciale » menée par les entreprises américaines à l’endroit des industriels canadiens et québécois débute. Celle-ci sera suivie par une crise forestière sans précédent.

La Coopérative de travail est frappée de plein fouet par ces événements : les usines, clientes de la Coopérative, ferment les unes après les autres. Faute de travail, les membres désertent en grand nombre. Les revenus chutent dramatiquement et après plus de 50 ans d’existence, la survie de la Coopérative est en péril.

Mais après quelques années de flottement, les membres reprennent espoir et mettent la main à la roue pour sauver leur coopérative. Aujourd’hui, celle-ci effectue des travaux de coupe de bois sur les lots intra-municipaux ; elle est conseiller technique accrédité par l’Agence de mise en valeur des forêts privées ; elle effectue des travaux de voirie municipale pour le compte de la MRC d’Abitibi et le Ministère des transports du Québec ; elle travaille à la mise en place d’un projet de forêt de proximité en partenariat avec la MRC d’Abitibi, le Comité de citoyens de Guyenne, la municipalité de Launay et le Comité de relance de Launay et Guyenne ; elle travaille à l’élaboration d’un projet de terrain de camping sur les rives du lac Chicobi, situé à quelques kilomètres de Guyenne.

La Coopérative de travail de Guyenne a donc toujours agi comme moteur de développement économique et social important dans sa communauté.

Elle a été, dès ses débuts, un partenaire incontournable. Elle a été le principal promoteur du Syndicat de Guyenne, magasin général coopératif (ne pas confondre avec le Syndicat de travail de Guyenne) ; elle a fourni un montant de 10 000 $ lors de la fondation de la Caisse Populaire de Guyenne en 1953 pour en assurer la rentabilité ; elle a mis sur pied, en 1974, la Corporation de développement de Guyenne, organisme indépendant toujours existant ; elle concède une avance de fonds de 40 000 $ en 1980 pour la fondation des Serres coopératives de Guyenne en plus de lui assurer une somme importante en cautionnement ; en 1985, c’es la Coopérative d’habitation qui se voit offrir une aide financière substantielle.

 

Les 7 principes coopératifs :

1. Adhésion volontaire et ouverte à tous.

2. Pouvoir démocratique exercé par les membres.

3. Participation économique des membres.

4. Autonomie et indépendance.

5. Éducation, formation et information.

6. Coopération entre les coopérants.

7. Engagement envers la communauté.